Analyse spatiale  

           

 

 

Pour réaliser cette section, des cartes ont été produites à l’aide du programme MapInfo. Par contre, les cartes, représentant la distribution de chaque type d’enlèvements ou encore le sexe des suspects par poste de quartier, se sont avérées être non pertinentes, vu le faible nombre de chacune de ces catégories. Pour la catégorie enlèvements et/ou séquestrations, même si davantage de cas sont rapportés, la carte qui fait état de ces infractions ne dégage pas de tendances particulières. Donc, une seule de ces cartes a retenu notre attention, soit celle montrant la répartition de tous les crimes d’enlèvements selon le poste de quartier. Pour ce qui est des caractéristiques des résidants des PDQ, les cartes nous sont également apparues peu convaincantes. De plus, les seules données pertinentes à notre sujet se sont avérées être le pourcentage de personnes divorcées ou séparées par PDQ. Ceci nous semblait utile afin de mieux comprendre la problématique des enlèvements d’enfants par un des parents. Le sujet sera donc abordé en mettant en lien ces données avec les enlèvements parentaux. Pour l’instant, voici la répartition des toutes les infractions d’enlèvements qui sont survenus à Montréal en 1998.

 

 

Carte 1 : Distribution des infractions relatives à l’enlèvement à Montréal selon le poste de quartier, en 1998

 

 

1 point = 1 enlèvement

 

            Il ressort donc de cette carte que certains postes de quartier comportent un plus grand nombre d’enlèvements que d’autres. Par contre, pour en avoir une meilleure idée, il faut également référer au tableau situé en annexe 6 afin de voir les nombres réels d’infractions dans chaque PDQ. Pour les besoins de cette analyse, nous nous concentrerons sur les PDQ où plus de 15 cas sont répertoriés. De plus, il faut tenir compte de la population habitant chaque poste de quartier pour savoir réellement quelle est la proportion de crimes pour chacun d’entre eux et pour pouvoir les analyser d’une manière plus pertinente. On remarque donc que les PDQ #33 (Parc-Extension) et #40 (Montréal-Nord Est) comptent 15 cas d’enlèvements sur leur territoire. Par contre, en tenant compte de la population, ces PDQ n’accusent que des taux, respectivement, de 0.51 et 0.29 par 1000 habitants, alors que le PDQ #21 ( Ville-Marie Sud-Est), qui a lui aussi 15 cas, obtient un taux de 1.16 par 1000 habitants.

 

            De plus, si on compare le PDQ #21 aux # 22 (Centre Sud) et #23 (Hochelaga), qui comptent respectivement 21 et 17 cas d’enlèvements, soit un nombre un peu plus élevé que le #21, on constate qu’ils n’obtiennent que des taux de 0.71 et 0.38 enlèvements par 1000 habitants. Lorsqu’on regarde les données sur la population de chaque PDQ, on comprend alors la signification de cet écart puisque le poste #21, en plus d’avoir un assez grand nombre de cas, a la plus petite population parmi tous les PDQ (12 925 habitants).

 

            Si on regarde également le PDQ qui a la plus grande population, soit le #11 (NDG avec 62 500 habitants), on constate, bien qu’on y retrouve  seulement un cas de moins qu’au PDQ #21 (14 cas), que le taux d’enlèvements par 1000 habitants sur ce territoire n’est que de 0.22.

 

Donc, c’est le PDQ #21 qui obtient le plus haut taux d’enlèvements parmi tous les postes de quartier de l’île de Montréal. Quant au PDQ #22, il est celui où on retrouve le plus de cas d’enlèvements, soit 21, suivi du PDQ #23 où 17 délits de cette nature se sont produits. Dans la grande majorité des autres PDQ, on retrouve moins de 10 cas d’enlèvements pour l’année 1998. Au total, pour cette année, 366 enlèvements, toutes catégories confondues, ont été perpétrés à Montréal, dont 333 de ces infractions faisaient partie de la catégorie enlèvements et/ou séquestrations.

 

Maintenant, si on regarde le taux d’enlèvements par PDQ en lien avec le pourcentage de personnes divorcées, on remarque que le PDQ #21, qui obtient le plus haut taux d’enlèvements, a également un taux de divorcés assez élevés, soit de 14 %. Ceci pourrait expliquer le haut taux d’enlèvements qui se retrouve sur le territoire de ce poste de quartier. En effet, comme plusieurs familles sont éclatées, les ordonnances de garde sont alors plus nombreuses qu’ailleurs. Peut-être que les enlèvements parentaux pourraient ainsi se retrouver en plus grand nombre, puisque davantage de pères se voient frustrés par une ordonnance du tribunal qui cède la garde légale des enfants à la mère, comme dans bien des cas. Si on regarde maintenant le PDQ qui obtient le plus haut taux de personnes divorcées (# 17, Verdun Est, avec 16% de personnes séparées ou divorcées), on constate que seulement 0.30 enlèvements par 100 000 habitants se produisent sur ce territoire. Ceci pourrait donc venir contredire quelque peu notre hypothèse concernant les enlèvements parentaux.

 

Pour conclure cette section, nous tenons à ajouter que les enlèvements représentent un type de crime qui, d’après-nous, ne se prête pas vraiment bien à une analyse spatiale. En effet, l’exécution d’un tel crime ne dépend pas vraiment de la présence de bars, de quartiers défavorisés, de la présence de chômeurs, ou de tout autre facteur du genre. Le seul facteur qui nous apparaît pertinent est celui du nombre de personnes divorcées, ce qui peut expliquer le taux d’enlèvements parentaux. Par contre, pour les autres types d’enlèvement, nous ne voyons pas d’autres facteurs sociaux ou démographiques pouvant jouer un rôle dans la perpétration des ces infractions.